Le projet.
Le début d’une grande mue
Autour de sa Halle aux marchandises emblématique, trésor architectural des années 1950 figurant au recensement cantonal, la dernière grande friche urbaine de Lausanne va entamer sa mue pour devenir un quartier vivant, mixte et ouvert. Sur les racines d’un lieu marqué par les échanges, les services ferroviaires, le commerce et l’artisanat, le moment est venu d’inventer un nouvel avenir, de tracer les lignes d’une nouvelle histoire commune où cohabiteront des logements, des activités, des loisirs et des espaces verts publics.
Projet prioritaire et stratégique autant pour la Ville de Lausanne – pour laquelle il fait partie du prolongement des développements des quartiers ouest – que pour les CFF, propriétaires du foncier, Espace Sébeillon doit devenir un pôle de vie important que les Lausannoises et les Lausannois pourront s’approprier. Le futur quartier a vocation à marier harmonieusement des logements, des commerces, de l’artisanat, des bureaux, des activités de loisirs et de culture, tout en conservant une caractéristique logistique favorisant les circuits courts et l’utilisation rationnelle de la mobilité. Cet espace aujourd’hui presque entièrement minéral va devenir un quartier plus végétalisé avec une biodiversité émergente, tout en s’inscrivant dans un axe nord-sud de mobilité douce et d’espaces verts, par-delà la barrière créée par les voies de train.
Un cadre bien défini
Les CFF, propriétaires des parcelles concernées, et la Ville de Lausanne ont signé un accord-cadre qui dessine les contours du développement de ce nouveau quartier. Leur intention commune est de transformer ce vaste espace en un nouveau morceau de ville animé et végétalisé, qui fasse le lien entre le nord et le sud des voies et qui s’inscrive dans le développement harmonieux de l’ouest lausannois. L’accord-cadre fixe également les conditions générales de développement du quartier, les proportions des divers types de logements et d’activités, et les modalités administratives et techniques pour concrétiser les objectifs du projet.
Une démarche participative pour construire ensemble votre futur quartier
La plus grande friche industrielle de Lausanne, une situation unique, une Halle emblématique, au cœur d’un pan de ville en plein développement: la transformation de Sébeillon est une étape importante de la redéfinition des espaces ouest de la capitale vaudoise et de son agglomération. Il est indispensable que ce déploiement se fasse en pleine concertation avec la population, qui doit pouvoir imaginer sa ville telle qu’elle la souhaite, définir ses besoins, porter ses idées et s’approprier un espace appelé à devenir un lieu de vie et d’activités majeur dans un proche avenir. Dans les limites définies par l’accord-cadre, une grande démarche de concertation a été organisée sur le site de la Halle aux marchandises permettant à la population de s’informer et de participer aux divers ateliers servant de base aux développements du projet.
Histoire.
Un passé témoin de l’essor urbain et industriel de Lausanne
Le plateau de Sébeillon sur lequel se déploient les parcelles concernées par le projet de nouveau quartier est un pur produit de l’essor urbain de Lausanne, de son déplacement vers l’ouest et des effets de la révolution industrielle. A la suite du comblement en amont de la vallée du Flon (en deux temps, d’abord au milieu du XIXe siècle puis entre 1877 et 1914) et la création de la gare de marchandises du Flon et du chemin de fer Lausanne-Ouchy, le remblaiement de la rivière se poursuit en aval, sur Sévelin et Sébeillon, avec là aussi la création d’un plateau ouvert sur l’ouest. Au début du XXe siècle, les CFF envisagent de désengorger la gare de Lausanne du trafic marchandises et de créer une gare à cet effet sur le site de Sébeillon, au nord des voies commerciales. La Première guerre mondiale et la crise économique qui s’ensuit retarde le projet.
La Ville de Lausanne reprend le flambeau avec la création en 1922 de la Société industrielle de Sébeillon-Lausanne. La nouvelle gare est inaugurée en 1927. Un peu plus de vingt ans plus tard, les CFF rachètent la SISL (1949) et transfèrent l’ensemble du trafic ferroviaire marchandises lausannois sur le site de Sébeillon, en créant une ligne dédiée entre la gare CFF et la nouvelle gare. D’autres connexions directes sont créées avec le LEB et avec le Flon – une voie de près d’un kilomètre qui restera en service jusqu’en 1979.
Ce développement engendre une activité intense dans le quartier de Sébeillon, mêlant plusieurs corps de métier de la logistique de gros, artisans, commerçants et transporteurs et donnant à cette partie de Lausanne un caractère tout à fait particulier.
Cette vocation commerçante et logistique a fortement teinté le développement riverain, fait de mixité sociale (avec une multitude de provenances géographiques pour ses habitants) et commerciale, dans une atmosphère ouvrière et artisanale, mais sans exclure les services puisque par exemple, jusqu’à sa disparition dans les années 1990, la Bourse de Lausanne s’était installée à proximité immédiate. Une histoire forte et particulière qui a donné à cette prolongation de la vallée du Flon une âme encore bien perceptible aujourd’hui, avec le maintien voire la résurgence de métiers d’artisanat, de commerces de produits frais, d’activités culturelles et de loisirs. Et à proximité immédiate, les grandes écoles professionnelles et techniques perpétuent elles aussi cette tradition.
Une Halle emblématique
Construite pour succéder aux entrepôts de la Rasude (à l’est de la gare CFF, le site occupé aujourd’hui par le grand bâtiment de l’ancienne poste), la Halle aux marchandises de Sébeillon est un bâtiment remarquable de l’architecture industrielle où la forme est au service de la fonction. Dessinée par l’ingénieur Alexandre Sarrasin et l’architecte Charles Zbinden, ce grand vaisseau de béton se distingue par plusieurs caractéristiques : une alternance de huit voûtes et de huit dalles basses suspendues, qui jouent le rôle de tirants aux voûtes, dont les tympans vitrés offrent un éclairage naturel généreux tout au long de l’imposante halle de transbordement d’un seul tenant. Les locaux de réception, de stockage, de tri et de distribution sont organisés au nord et à l’est, avec des quais de chargements destinés aux camions. Au-dessus, des espaces de bureaux et de stockage complètent l’édifice, dont la finesse et l’élégance lui valent d’être classé au recensement architectural. La division patrimoine des CFF lui reconnaît une valeur nationale.
Malgré la désaffectation progressive des activités productives et industrielles du site, et la transformation des alentours, la Halle aux marchandises a continué de remplir un rôle logistique jusqu’en 2018, date à laquelle la société Camion Transport SA a quitté le site. Le plateau de Sébeillon conserve une activité de transport logistique avec la ligne – majoritairement souterraine – qui permet aux déchets incinérés de l’usine de traitement Tridel d’être reliés à la gare de triage de Renens.
Calendrier.
